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samedi 25 août 2007

La belle histoire* de l’oncle Sam

Parmi les évènements que je ne pensais jamais voir survenir de mon vivant je recense la disparition du mur de Berlin, l’accession de la gauche au pouvoir en France ainsi que l’élucidation des circonstances de la mort de Jim Morrison.


Au contraire d’un Elvis Presley ressuscité que d'aucuns (ils sont assez nombreux) ont cru reconnaître aux quatre coins de la planète, Jim Morrison est un peu moins coutumier de ces retours sur scène. Ne l’ayant pas connu de son vivant il n’aurait donc jamais dû croiser ma route. Il le fera pourtant plusieurs fois.
(Pourtant – c’est une note de mon ami Alain Gaschet dit Gonzo - parmi les rumeurs qui circulèrent certains ont, là aussi, affirmé que Jim Morrison était vivant, qu’il avait lui-même organisé une fausse mort pour disparaître « quelque part »…)

En aout 1986, je profitais d’une convalescence forcée (séquelle d’une importante opération chirurgicale de la cheville) pour réviser mes partiels de septembre près d’Orléans. Un soir, vers minuit, alors qu’abruti par les révisions et les lacs de cafés engloutis, je décidais de sortir prendre un peu d’air frais sur la place de l’Église. Stupéfait j’observais les neuf marronniers centenaires de la place , les portes de l’église, la croix du Christ étaient recouverts de placards photocopiés portant l’inscription manuscrite « Wanted Jim Morrison » avec la photo du chanteur. Deux silhouettes furtives s’acharnaient à en fixer encore sur les bancs publics.
J’interpellais les idolâtres exaltés avec qui j’allais passer la nuit à boire des bières et à refaire le monde. Il est vrai que cette petite place qui jouxte la Loire, qui a successivement vu passer le dragon de Saint-Mesmin, Jeanne d’Arc et Gaston Couté, sert de halte à des marcheux de toute sorte. Voyous ou pèlerins Dieu reconnaîtra les siens. Depuis cette nuit étrange, en pensant à cette chapelle et à son clocher, je me dis que parfois sans doute Jim mort y sonne (ça c’est pour Sam qui apprécie les calembours déglingués).

Le 30 novembre 1993 je rencontre Barbara. Cette jeune fille a été contaminée par le virus du sida deux ans auparavant (On n’est pas sérieux quand on a 17 ans, éditions Robert Laffont) par un garçon plus âgé qui l’a séduite en lui écrivant de fantastiques poèmes. Ces fameux poèmes n’étaient que la recopie de la traduction française de l’œuvre Jim Morrisson. Jim maure est sonné (comprenne qui pourra).

Pendant les folles années de mon adolescence (1973-1974) j’écoutais RTL et le Super Club de Sam Bernett. Je ne savais pas que je le rencontrerai trente années plus tard au Bar de la Marine. Je ne savais pas non plus que ça me plongerait en plein flash back. Nous sommes en 1971 et mon père a acheté un appartement au 43 rue Mazarine près d’Odéon. Notre entrée est juste à côté d’une pâtisserie tunisienne et presque en face du fameux Alcazar. L’Alcazar devient rapidement la « cantine » nocturne de mon père lors de ses séjours parisien. Il circule à Saint Germain des Près et dans le Quartier Latin un vent de folie et de liberté. Je ne connaîtrai pas le Rock’n Roll Circus, situé sous l’Alcazar et animé par Sam Bernett et ses amis. À l’époque je n’ai que douze ans et j’enrage de ne pas en avoir seize ou vingt.

The End, ne m’a pas seulement fait partager l’ambiance du quartier ou révéler les circonstances du décès de Jim Morrison. Il a aussi réveillé en moi d’étranges sensations. Notamment celle d’avoir été floué à cause de mon jeune âge, de ne pas avoir participé pleinement à cette révolution.
Bon je termine là, Jim va s’impatienter…

*
The End, les derniers jours de Jim Morrison - Éditions privé
Cet ouvrage de Sam Bernett est à conseiller à celles et ceux qui veulent compléter la biographie du leader des Doors et revivre la transition sixties-seventies (plaisirs & dangers) ainsi qu’à celles et ceux qui ne l’ont pas connue et qui veulent comprendre.



Et puis un excellent site pour se souvenir du Paris branché des années soixante-dix



Sam Bernett by night

9 commentaires:

  1. Je n’ai pas lu le bouquin de Bernett, je sais seulement qu’à l’époque, les rumeurs étaient précises, je traînais souvent au Who’s, dans le bas de la rue Saint Jacques et ce qui se disait était bien conforme au témoignage de Bernett http://www.tagtele.com/videos/voir/27996/1/
    Les deux témoins qui peuvent encore parler ne l’ont jamais fait : Agnès Varda conforte la version officielle qui, manifestement, est sujette à caution, et Marianne Faithfull refuse catégoriquement d’évoquer le sujet depuis trente ans.
    Doctor Gonzo.

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  2. incontestablement tu te dois d'écrire! une petite influence de CAVANNA cette fois...
    KARINE

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  3. Morrison, un être mystérieux jusqu'au bout.. plus un bout ! l'apanage des vraies stars, celles qui laissent à tout jamais une trace indélébile..
    sinon, je suis d'accord avec Karine.. ton écriture est délectable !
    Babel

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  4. Mais qui êes vous??? Un être pas comme les autres j'avoue l'amoude l'écriture ave un Grand A
    Tu es rarssime vraiment j'aime beaucoupje n connaisais pas autant de chosej'pprend beaucoup jasmin...BRAVO

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  5. Juste une ptite question Docteur Chapeau-Åslund. Est-ce que ton ptit zigouigoui que j'ai lu au moins trois fois à la fin de certaines de tes phrases à scandale (mais je n'ai pas encore tout lu !) est-il autorisé, juste, légal, correct, dans tes manuels de typographie ????..... Non, parce que sinon, va falloir le faire rajouter, hein !
    ;-))))) ;-))))) ;-))))) ;-)))))
    Ceci dit ou plutôt, ceci écrit, pas très pratique ce zigouigoui car faut pencher la tête sur le coté pour le lire ! Heureusement que tu ne souris pas trop souvent ! dans tes textes, j'veux dire.
    Et voilà, encore des trucs et des machins que tu m'apprends !!!
    A bientôt pour de nouvelles découvertes du docteur C-A!

    Mon nom est JEAN....... Francine JEAN

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  6. et oui merci de m avoir fait decouvrir ton blogg j en apprends tout lesjours bref seblogg est plein de richesse d intelligence et remarquement bien ecris cela donne envie depousser un peu plus loin dans la lecture. bref pourune personne n ayant pas fait d etudecomme moi . jevais inciter a lire ton blogg merci de cette richesse

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  7. Sam Bernett vient de faire paraître la bande dessinée « Jim Morrison, ailleurs » aux éditions roymodus. Le dessin est de Jean Marie Gessat, le graphiste qui avait réalisé la fresque à l’entrée de l’Alcazar à la fin des années 60. Autant dire un témoignage sur le « vif », du chanteur, du poète et de l’homme. Un certain James Douglas Morrison, américain anonyme et passablement autodestructeur. Mais aussi le chanteur des Doors qui tentait de se ressourcer sur les traces de prestigieux prédécesseurs, Henry Miller, Hemingway…. www .roymodus.com

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  8. CC Eric un vrai bonheur de te lire!! effectivement tu as des talents d'écrivain!! tu m'as appris certaines choses!!merci!! mon quartier de prédilection est aussi (à Paris) ce quartier !! à 18 ans qd je suis arrivée à Paris j'étais un pilier de cette boîte de nuit le Rock’n Roll Circus!! que de bons moments!! en plus d'apprendre que Jim Morrison y était !! incroyable!! je suis une vraie fan de lui!!juste un regret aussi : celui de ne pas avoir eu 18 ans à cette époque!!

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