Séchan comme la pluie…

Thierry Séchan est un peu comme ces pluies d’été dont les premières grosses gouttes tièdes sont agréables mais qui finissent par vous tremper jusqu’à l’os et vous délavent parfois jusqu’à l’âme.

 

Thierry Séchan en 2006 par Éric Chapeau-Åslund

Quoi de plus naturel de vous parler de celui qui fut mon premier co-préfacier. Contrastant avec son esprit tourmenté, son écriture manuscrite, presque enfantine, est ronde et harmonieuse, à l’image de l’adolescente de cinquième, première de sa classe qu’il n’a jamais été.

Écrivain de printemps racontant les nymphettes dénudées ou chanteur d’automne pour femmes finissantes… Thierry vous emmène là où il veut. Là où il sait que seuls comptent ses états d’âmes.

Thierry Séchan en 2006 par Éric Chapeau-Åslund

J'allais parfois à certaines de ses lectures dans des cafés ou des restaurants de la rue Campagne Première ou de la rue Mouffetard. Thierry invitait des écrivains, des chansonniers, des jolies filles, des amis. Il chantait lui aussi, déclamait des textes. 

Une fois la soirée fut tellement réussie qu'elle resta gravée dans le Panthéon des vingt meilleurs spectacles auxquels j'ai assisté (en compagnie des concerts des Rolling Stones, de Magma, de Dick Annegarn ou des Pink Floyd…).

Un soir très tard, à la Closerie des Lilas, ce grand sorcier blanc qu'était Étienne Roda-Gil me raconta combien Thierry rêvait d'être chanteur depuis l'enfance et combien Renaud aspirait à être écrivain… l'un dans l'autre chacun poursuivait le rêve de l'autre. Si c'est Étienne qui l'a dit…

Thierry Séchan en 2006 par Éric Chapeau-Åslund

Je ne vous raconte pas les menaces qu’il me distilla autrefois de son refuge canadien à propos d’une embrouille au sujet d’un dîner que j’organisais et qui aurait pu réunir Roland Dumas avec une personne chère à son cœur.

Mon ami Thierry Séchan, co préfacier de mon livre Communication sida est mort cette nuit (ou un peu avant).

Renaud perd son grand frère…

Et Thierry est certainement aussi insolent au Ciel qu'il a pu l'être sur Terre.